Quand la paléoprotéomique repousse les limites

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https://www.nature.com/articles/d41586-023-02242-z?fbclid=IwAR1i0t0Dod1bnTGO2cmGAwNDg16h_CNoBjUIcetMFsYCEhV3drnpRGYSrtE

Une séquence de protéines vieille de 2 millions d’années (abrégé par Ma par la suite) vient d’être séquencée et analysée avec succès ! C’est ce que révèle un article publié sur le serveur bioRxiv, un serveur permettant de mettre en ligne des articles avant que le processus de peer review soit achevé, le 3 juillet 2023. Ces séquences de protéines proviennent de plusieurs dents d’individus appartenant à l’espèce Paranthropus robustus. Ces dents ont été retrouvées dans une grotte en Afrique du sud. Cette découverte est exceptionnelle. En effet, les études sur de l’ADN ancien ne permettent pas de remonter aussi loin que 2 Ma car l’ADN se conserve mal dans le temps et est notamment très sensible à la chaleur. Par exemple, le plus ancien ADN d’Hominine séquencé est daté à environ 430 000 ans en Europe. Nous sommes loin des 2 Ma !

Depuis quelques années, l’étude des séquences des protéines semble être une alternative aux difficultés rencontrées en paléogénétique. En effet, les protéines se conservent mieux dans le temps et reflètent directement le génome puisqu’elles sont fabriquées à partir de notre séquence d’ADN. Dans cette étude, les chercheurs ont réussi à déterminer le sexe des individus Paranthropus étudiés. En effet, ils ont retrouvés sur 2 dents la trace d’une protéine nommée amélogénine Y. Cette protéine est produite par un gène présent sur le chromosome Y, indiquant par conséquent que ces deux individus seraient des mâles. A l’inverse, les deux autres dents ne présentent pas cette protéine mais une protéine présente sur le chromosome X uniquement, ce qui semble indiquer que les dents appartiennent à des femelles. Une telle avancée en paléoprotéomique semble prometteuse. Néanmoins, il faut faire attention car cet article n’est pas « officiellement » publié dans une revue étant donné qu’il n’a pas encore passé l’étape de peer review, la vérification par d’autres chercheurs de la qualité de l’étude menée.

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