Néandertal à la Roche-Cotard !

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Marquet el al., « The earliest unambiguous Neandethal engravings on cave walls: La Roche-Cotard, Loire Valley, France”, PLoS ONE 18(6): e0286568, 2023.

https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0286568

Un article a récemment été publié dans la revue PlosOne rapportant la découverte de gravures réalisées par Homo neanderthalensis à la grotte de La Roche-Cotard. Cette grotte, située dans la région de Touraine, plus précisément à Langeais en Indre-et-Loire, a été découverte en 1846. Plusieurs excavations ont eu lieu sur ce site en 1912, dans les années 1970 et en 2008. Cette étude nous révèle que cette grotte a d’abord été occupée par des carnivores, puis par des êtres humains et enfin par des hyènes avant que l’entrée ne soit bouchée et que la grotte ne devienne par conséquent inaccessible jusqu’à sa découverte en 1846.

Les êtres humains ayant vécu dans cette grotte sont des néandertaliens. Comment le sait-on ? Grâce aux datations réalisées puisque les scientifiques ont réussi à déterminer que l’entrée de la grotte a été bouchée par des sédiments il y a environ 57 000 ans. Par conséquent, cette grotte a été occupée il y a plus de 57 000 ans et à cette date, notre espèce, Homo sapiens, n’est pas encore arrivée en Europe, la seule espèce présente étant Homo neanderthalensis. De plus, les outils retrouvés sur le site sont typiques du Moustérien, qui est une culture strictement associée à Néandertal en Europe.

Plusieurs marques et traces ont été identifiées sur les parois de la grotte. Ces dernières ont été classées selon leur origine. Ce classement a été réalisé grâce à des expérimentations et des études statistiques. Ainsi, certaines marques correspondent à des marques de griffes de carnivores mais une partie des marques est d’origine anthropique et correspond à des tracés digitaux. Les tracés digitaux sont des lignes ou des formes géométriques réalisées grâce aux doigts sur une surface initialement molle. Ce type de tracés fait partie des différentes formes d’art pariétal et nous pouvons en retrouver dans d’autres sites en Europe ou en Afrique du sud par exemple. Les auteurs concluent que ces tracés résultent bien d’un processus créatif au sein de la grotte. Cette découverte prouve, s’il fallait encore le faire, que Néandertal était capable de réaliser des pratiques artistiques, voire peut-être symboliques !

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