L’étude du tartre dentaire pour reconstituer les pratiques alimentaires et paléoenvironnements

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D’Agostino A., et al., “Neolithic dental calculi provide evidence for environmental proxies and consumption of wild edible fruits and herbs in central Apennines”, COMMUNICATION BIOLOGY|(2022)5:1384, Nature, Published: 19 December 2022.

Lien de l’article: https://www.nature.com/articles/s42003-022-04354-0

L’étude du rôle des ressources végétales au sein des sociétés pré-agraires demeure une question centrale en Préhistoire. Ainsi, les archéobotanistes sont à la recherche d’indices indiquant la biodiversité des plantes ainsi que leur exploitation. Néanmoins, les traces d’utilisation des plantes comme aliments sont rares sur les sites préhistoriques. En effet, le matériel organique se conserve mal et disparaît presque systématiquement, sauf contextes particuliers. Rechercher de nouveaux types de marqueurs biologiques permettant d’apporter de nouvelles informations sur les relations entre l’Homme et son environnement durant la Préhistoire est un défi. Néanmoins, des méthodes récentes fondées sur l’étude du tartre dentaire ont ouvert de nouvelles possibilités afin d’étudier les comportements alimentaires passés ainsi que pour restituer les paléoenvironnements. Le tartre dentaire est le résultat de la minéralisation de la plaque dentaire adhérente à la surface des dents. Cette accumulation progressive protégerait les micro-restes organiques des dommages. Dans cette perspective, cet article étudie le tartre dentaire d’individus provenant du site funéraire de la grotte Mora Cavorso (Italie) daté du Néolithique ancien ainsi que d’animaux retrouvés sur le site contemporains de cette période. Trois approches méthodologiques différentes sont combinées: la microscopie optique, la chromatographie gazeuse couplée à une spectrométrie de masse et du séquençage ADN. Les différents types de pollens et micro-restes végétaux retrouvés piégés dans le tartre ont montré une exploitation de ressources sauvages végétales centrées sur les Panicoideae, Triticeae, Rosaceae ou encore Lamiaceae. Du point de vue paléoenvironnemental, l’environnement était majoritairement dominé des zones boisées avec la présence de prés qui auraient permis une installation durable de ces individus.

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