Avis aux amateurs de paléopathologie !

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Christopher J. Knüsel, Adrien Thibeault, Sébastien Villotte, “A cranial injury from the earliest Gravettian at the Cro-Magnon rock shelter (Vézère Valley, Dordogne, southwest France)”

Journal of Human Evolution 177 (2023) 103329

Available online 2 March 2023

Une nouvelle étude du cranium du spécimen nommé Cro-Magnon 2 montre que l’impact présent au niveau du frontal de cet individu est le résultat d’une blessure ante-mortem. Les restes des individus surnommés « hommes de Cro-Magnon » ont été découverts en 1868 aux Eyzies-de-Tailhac en Dordogne (France) à l’abri Cro-Magnon.

C’est d’ailleurs le nom de cet abri qui donnera le surnom « Cro-Magnon » aux fossiles découverts. Ces individus, qui appartiennent à l’espèce Homo sapiens, sont datés entre 33 000 et 31 000 cal BP. Dès la découverte de ces restes, les chercheurs ont remarqué une perforation au niveau de l’os frontal du cranium de l’individu nommé Cro-Magnon 2.  Néanmoins, depuis cette découverte, les avis divergent quant à la nature ante- ou post-mortem de cette perforation, c’est-à-dire si l’impact est survenu avant la mort de l’individu ou si celui-ci est le résultat d’une dégradation de l’os suite à son enfouissement. Des chercheurs ont récemment réétudié ce cranium afin d’évaluer le caractère pathologique ou non de cet impact.

Pour cela, ils ont réalisé à la fois des observations visuelles mais ont également généré des scanners et images 3D du fossile à l’aide d’un micro tomographe à rayons X. Les fractures crâniennes survenues avant la mort présentent différentes caractéristiques repérables sur les os comme par exemple la forme de la fracture ou des signes de cicatrisation. L’étude menée ici démontre que cette perforation de l’os frontal est le résultat d’un impact produit par un objet contondant ayant eu lieu du vivant de l’individu.
Des traces d’hémorragies intracrâniennes, la présence d’un hématome ainsi que d’os poreux indiquent que l’individu aurait survécu au moins 15 jours après cette blessure. Il est impossible d’affirmer que celle-ci ait été mortelle mais il est probable que cet individu soit mort des suites de cette blessure comme par exemple d’une infection. Pour les chercheurs, la position de la blessure est compatible avec le fait que l’individu ait été attaqué et qu’elle ne soit donc pas le résultat d’un accident.

Ceci soulève la question des violences interpersonnelles durant le Paléolithique, une question déjà posée avec d’autres restes fossiles présentant des traces de blessures.

Retrouvez l’article complet ici 

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